La vedette du mois: Maipoils

« Là où il y a du poil, il y a de la joie! »

Drôles de mots pour débuter une chronique hehe, alors laissez-moi vous expliquer. Le mois de mai est aussi le mois du poil!

Maipoils est mouvement Québécois, un événement (1ère édition en 2017) durant tout le mois de mai qui invite les hommes et les femmes à ne pas s’épiler ni se raser dans le but d’éclater les diktats de beauté et de donner des nouveaux modèles de corps diversifiés. Permettre à quelques jeunes femmes de ne pas entrer systématiquement dans leur puberté avec un rasoir à la main serait déjà une grande victoire. Se poser des questions sur une pratique rarement questionnée, en parler et offrir des alternatives à l’empire du lisse pour que tout le monde y trouve son compte. Alors voilà, la vedette du moi de mai de Vibe Local; un mouvement, un projet que nous appuyons parce que nous supportont la diversite en Outaouais; parlons-en!

Quoi: Aimer son épiderme, le laisser tranquille et disposer de ce nouveau temps libre, engendrer la conversation autour du tabou du poil.

Quand: 1er au 31 mai 2017

: Dans la population mondiale, activités centralisées au Québec.

Pourquoi: Vaincre cette injustice amenée par l’unique modèle existant de féminité qui ne tolère aucun autre poil que les cils, les cheveux et les sourcils, éradiquer la peur de la différence et surtout, voir du poil.
La fondatrice de Maipoils, Paméla Dumont, est partie du constat qu’il manque de diversité esthétique et corporelle en termes de modèles féminins et masculins et que nous sommes castrés et aseptisés par les diktats de beauté, le patriarcat religieux et un certain hygiénisme consumériste. Dans le but de se plonger collectivement dans des réflexions autour de l’appropriation de son corps, de la personne-objet, de l’obsession de l’image, du sexisme, de la mode, de la pression sociale et de la liberté individuelle, Maipoils se veut être une lutte pour une évolution des mentalités et une régression de l’omniprésence de l’objectivation sexuelle de la femme.
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 Les paragraphes qui suivent sont des echantillons du dossier informatif de Maipoils par Pamela Dumont.
«Le poil, c’est sale!»
C’est sale pour les femmes, mais pas pour les hommes (ou faudrait croire que oui: tout d’un coup, depuis quelques années, Gillette a compris qu’on pouvait aussi faire croire ça aux hommes). C’est très drôle de dire que le poil est sale, alors qu’en fait il est un système de protection contre les bactéries.
«Le poil est un signe d’animalité»
Avons-nous oublié que nous sommes des mammifères? Le problème avec l’animalité, c’est que nous la percevons comme péjorative. Nous voulons nier une part de nous qui se traduit dans les poils. Penser que notre poil est le signe d’une infériorité c’est ce qu’aimerait nous faire croire la théorie évolutionniste qui tente de donner une réponse au chaînon manquant entre le singe et l’homme. Quelqu’un avec une pathologie du poils (débalancement hormonal), n’est certainement pas plus ou moins animal ou supérieurs ou inférieur aux autres dits «normaux».
«En me rasant, j’affirme ma position de féministe car j’ai le contrôle sur mon corps.»
Notre véritable position sur notre corps serait beaucoup plus légitimée, si on essayait de sortir une fois avec tous ses poils juste pour voir si «on» a vraiment le contrôle sur son propre corps. C’est facile de se dire que nous le faisons par choix et ainsi de se considérer libre de notre corps. Mais quand le seul choix permis et accepté est l’éradication complète de nos poils, est-ce vraiment en toute liberté de choix que nous nous rasons ou nous épilons? On peut penser se préférer avec le corps lisse, mais de clamer haut et fort que c’est parce que nous avons pris le contrôle sur son corps, ce serait actuellement irréaliste. Nous ne prenons rien du tout et nous ne nous permettons rien du tout. Si quelqu’un dit avoir pris le temps d’essayer les deux dans la vie publique et que, par choix entièrement personnel et sans pression sociale, cette personne a choisi l’épilation comme mode de vie, ok. Autrement, je pense qu’il nous manque une expérience bouleversante à notre vie de femme, je le pense vraiment, c’est-à-dire « d’essayer sa peau » et de décider seulement par après si nous voulons l’altérer. Si nous l’avons toujours altérée, quel a été le choix mis à part de correspondre à une idée de la féminité véhiculée trop fortement et partout? N’oublions pas non plus de faire distinction entre contrôler son corps et l’écouter.
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À travers mes divers échanges avec qui veut bien parler de ce tabou, si petit mais provoquant beaucoup d’émoi, j’ai compris que le poil est la bombe contre l’objectivation sexuelle de la femme. Si la mode et la publicité ne fait que toujours plus objectiver la femme, que ce soit par l’imposition du port de jupes ou de robes exposant les jambes bien épilées, des hauts dénudant toujours plus les épaules, le décolleté et les aisselles rasées de près, personne ne s’attend à ce que les femmes répondent à ces diktats en acceptant leurs poils et en les considérant comme partie intégrante de leur féminité. À force de se faire pointer du doigt un «défaut», on finit par ne voir que lui et vouloir s’en débarrasser à tout prix pour éradiquer la source des moqueries.
Le jour où la femme pourra, comme elle le désire, sortir publiquement avec ou sans ses poils comme l’homme qui rase à son gré ses poils de visage, communément appelée barbe, ce jour-là, nous aurons grandi comme société, parce que nous aurons fait un pas vers notre peur: la différence, l’autre.
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« Il faut essayer de se sortir de son expérience personnelle, de sa position orientée par son propre vécu, si c’était une question d’expérience (uniquement) personnelle, Maipoils n’aurait pas lieu. Il s’agit d’un mouvement naissant par la force du nombre et du message véhiculée par tous et chacun, toutes et chacune. Maipoils invite les gens à agir collectivement avec leur propre corps, ça ne demande aucun temps et aucun argent, et ça ouvre les esprits, littéralement.

Le poil est le prétexte à beaucoup beaucoup plus grand. Il est le symptôme de nos traumatismes de société comme le dit Marie-France Auzépy dans son ouvrage Histoire du poil. Il semble ridicule et il est drôlement sous-estimé. C’est-à-dire que sa symbolique est écartée des réflexions alors qu’elle puissante. Des gens plus fermés rient de ce mouvement (exemple dans les commentaires sous l’article de la Presse) en écrivant que nous n’avons pas grand-chose à faire pour démarrer ça. Parfois les gens mélangent des pommes et oranges et diminuent un combat avec l’exemple d’un autre. Exemple, contribuer à acheter local, ou encore à manifester pour la paix, ou même poser des gestes pour vaincre la faim dans le monde, ça n’empêche pas aussi et vice-versa d’agir aussi pour la libération des femmes par l’appropriation de leur corps. Et surtout, l’éducation et la sensibilisation de Maipoils sont conjointes à bien des luttes et ne sont que bienvaillantes. » -Paméla Dumont

Activités à l’affiche pour le moment:
•Un témoignage vidéo dévoilé à tous les jours du mois de mai sur le site internet et la page facebook.
•Concours et tirage avec notre dessinatrice officielle, Éloïse Caron
•Soirée cabaret autour du poils organisée par le Théâtre de La Foulée (3e semaine de mai avec plus d’une dizaine d’artistes québécois)
•Séance photo avec des participant(e)s à la fin de la première édition de Maipoils
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*Crédit de photo à Christine Lemay
Informez-vous d’avantage au près de l’équipe Maipoils pour plus d’informations.
Si vous avez fondé un projet ou un mouvement Québécois ou en faite partie et voulez être en vedette sur Vibe Local, SVP faites nous en part!
A bientôt,
Chantal🦄

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